Hésitations quotidiennes

“JE PENSAI À UN LABYRINTHE DE LABYRINTHES, À UN SINUEUX LABYRINTHE CROISSANT QUI EMBRASSERAIT LE PASSÉ ET L’AVENIR ET QUI IMPLIQUERAIT LES ASTRES EN QUELQUE SORTE.” JORGE LUIS BORGESFICTIONS, LE JARDIN AUX SENTIERS QUI BIFURQUENT.

Ce projet s’inscrit dans une réflexion personnelle autour des liens qui se tissent entre l’homme et l’espace qu’il s’approprie. Dans ces réalisations photographiques, l’auteur trace les moments psychospaciologiques stimulant une hésitation momentanée entre les différents chemins qu’il faut prendre. Dans ces prises l’élément humain se pose par rapport à l’espace du vécu ou de passage comme espace des possibilités, l’air méditatif, parfois extatique, traduit l’état d’âme que peut provoquer cet espace de possibilités dialectiques. L’auteur a choisi l’espace des villes impériales du Maroc (Tanger, Rabat, Fès etc.) comme objet de sa recherche vu la richesse spatiotemporelle que peuvent offrir ses lieux qui sont édifiés au travers des temps immémoriaux et qui accueillent autant une modernité imposante. Cette diachronie est présente dans les photos des espaces prises par l’auteur.

Le caractère labyrinthique des espaces qui font l’objet des photos, posent l’élément de la surprise au cœur de ce phénomène esthético-architectural qui se trouve en exclusivité dans les anciennes villes au Maroc, ce mélange de sentiment provoqué par l’inquiétude méditative, le minimalisme spatial et le contraste des ombres et lumières suscite chez le sujet humain conscient une attitude attentive extrême qui se situe toujours dans le futur proche caché dans la prochaine ruelle.

L’ensemble de ce travail est une psychosociologie de l’homme présent/absent, attentif/méditatif, serein/perturbé dans des espaces qui lui sont connus par l’expérience et le vécu et inconnus par la possibilité que l’ouverture de ses derniers sur une nouveauté perpétuelle peut créer.